La tarte flambée remonte à l’habitude des paysans alsaciens de faire cuire leur pain toutes les deux ou trois semaines. C'est en particulier, dans la riche région agricole du Kochersberg, située à l’est de Strasbourg, que les paysans marquaient ce jour différent des autres en confectionnant des tartes flambées avec le restant de la pâte à pain. Celle-ci était étalée très finement et recouverte d'un peu de sürmellich, du lait caillé. Si le paysan était particulièrement aisé, la tarte pouvait être recouverte de fromage blanc ou de crème fraîche ainsi que de quelques d'oignons et lardons et d'huile de colza. Le tout était "flammé" pendant quelques minutes au four à bois c'est pour cela que l'on parle de flammkuacha.
En effet, après l'allumage du four à bois, celui-ci était trop chaud pour y faire cuire le pain, il fallait attendre qu'il atteigne la température correcte. Un moment idéal pour faire cuire des tartes flambées, on repoussait les braises, on glissait la fine tarte, et en 2 à 3 minutes, lorsque ses bords léchés par les flammes commençaient à noircir, elle était prête. Les tartes flambées étaient alors tout simplement servies sur une planche à découper le pain et partagées. Les convives souvent les valets de ferme roulaient leur part est la mangeait encore brûlante.
C'est pourquoi, la plupart des Alsaciens préfèrent toujours déguster leurs tartes flambées lors d'une fête de village ou entre amis dans leur
jardin.
La tarte flambée est apparue très tardivement dans les restaurants. Les premiers qui ont commencé à servir cette spécialité à partir de la fin des années 1960, étaient naturellement des restaurants de campagne, notamment du Kochersberg, qui n'ouvraient que les samedis et dimanches soir. L'essor du tourisme a popularisé ce plat. Aujourd’hui, de nombreux établissements le proposent dans toute l’Alsace et un peu partout dans le monde. Là, où il y a des Alsaciens, il y a des tartes flambées...
Ne la jouez jamais solo ! La vraie tarte flambée se pose au milieu de la table et sera mangée en groupe, avec les doigts. Bannissez planches individuelles, fourchettes et couteaux.
Quand il n'y en a plus, on en remet, et on accompagne le tout d'un gouleyant vin d'Alsace rouge ou blanc. La véritable convivialité à l'alsacienne ! A güeta !